Cellules « iPS »: remplacer des cellules pour la rétine
Les progrès de la recherche en ophtalmologie se font à grands pas, dessinant les thérapies actuelles et à venir. C’est dans cette dynamique que les cellules souches induites à la pluripotence* (iPS) ont vu le jour et constituent une voie thérapeutique intéressante pour les rétinopathies pigmentaires avancées, comme pour certaines formes de Dégénérescence Maculaire Liée à l’Âge (DMLA) et la maladie de Stargardt. L’enjeu de ces recherches sur les cellules iPS est important, car le nombre de patients affectés par des maladies neurodégénératives va doubler d’ici 2050, augmentant le besoin de soins appropriés.
Les cellules iPS, c’est quoi ?
Les cellules souches pluripotentes (induced Pluripotent Stem cells ou iPS) ont la capacité générer tous les types cellulaires. Elles sont naturellement présentes aux premiers stades de la vie embryonnaire. Ces cellules offrent un grand potentiel en médecine régénérative et plus largement pour l’ensemble du domaine biomédical.
Les cellules iPS peuvent générer des cellules de la rétine
Le nom complexe de « cellules iPS », provient d’une découverte technologique du Pr. Yamanaka (Japon) en 2005, récompensée par le prix Nobel de Médecine en 2012. L’expérience permit de reprogrammer en cellules iPS des cellules de peau de patient, avec un cocktail de différents facteurs. En effet, c’est comme si, ces cellules de la peau sont amenées à « rajeunir » à un tel point qu’elles redeviennent des cellules souches embryonnaires et sont donc capables de se différencier dans tous les types cellulaires du corps. Dans le cas de la recherche en ophtalmologie, ces cellules sont différenciées majoritairement en EPR (épithélium pigmenté rétinien), en photorécepteurs et pour aller plus loin en avatars de rétine.
Les cellules iPS permettent de créer des « avatars » de rétines
Ces avatars de rétines sont des « pseudo organes » (organoïdes) contenant tous les types de cellules formant une rétine. Ces nouveaux modèles sont très intéressants pour l’étude des pathologies de la rétine. C’est ainsi que le laboratoire du Dr Olivier Goureau de l’Institut de la Vision à Paris, soutenu par Retina France, utilise ces organoïdes afin de comprendre les processus menant à la mort des cellules photoréceptrices dans les dégénérescences rétiniennes.
Dr Olivier Goureau ,
Institut de la Vision – Paris
Bilan sur les thérapies utilisant les iPS
Les récents progrès en médecine régénérative laissent présager l’émergence de nouvelles thérapies même si les perspectives de guérison pour les patients souffrant de maladies dégénératives de la rétine seront longues à valider, parce qu’il faut garantir la totale innocuité de ces thérapies pour les patients. Actuellement, une dizaine de programmes de recherche insuffle un nouvel élan pour l’utilisation « thérapeutique » de ces cellules. L’un des défis les plus importants est la survie et la fonctionnalité de ces cellules après transplantation dans une rétine en cours de dégénérescence. Enfin, sur un plan financier, le coût de ces thérapies est extrêmement lourd avec les technologies actuelles et ne permet pas de répondre à grande échelle à la demande massive des malades. L’innovation technologique et les approches alternatives sont bienvenues pour palier à ce surcoût budgétaire.