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DMLA : Où en est la recherche ? Espoir de guérison ?

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Entretien avec
Dr Florian Sennlaub,
directeur de recherche, Institut de la Vision, Paris

1 – Pouvez-vous nous parler de vos travaux de recherche pour lutter contre la maladie ?

Les recherches menées dans notre laboratoire ont mis en évidence une accumulation de cellules inflammatoires – les macrophages – dans la couche des photorécepteurs. Chez le sujet sain, la couche des photorécepteurs est dépourvue de macrophages ou d’autres cellules du system immunitaire. Normalement, les macrophages interviennent, par exemple, dans les plaies en émettant des molécules toxiques qui tuent les pathogènes et la rendent stérile, puis les macrophages activent la cicatrisation de la zone. Nous avons mis en évidence que les patients atteints de la maladie présentaient, dans la couche des photorécepteurs, une accumulation de cellules inflammatoires. Dans une rétine touchée par la DMLA, elles s’accumulent sur le long terme et la production chronique de molécules toxiques finit par détruire les photorécepteurs.

Nous avons également découvert que les deux variants génétiques impliqués dans la DMLA rendent les macrophages résistants à leur élimination, créant ainsi un cercle vicieux conduisant à la destruction des photorécepteurs. Ces résultats expliquent pourquoi certaines personnes développent la DMLA mais pas d’autres. Les nouvelles techniques d’imagerie du Pr Pâques de l’Hôpital des XV/XX permettent d’ailleurs d’observer, au stade intermédiaire de la DMLA, l’accumulation de ces macrophages à l’endroit où se forment quelques temps plus tard les zones atrophiques. Ces observations vont notamment contribuer à identifier les biomarqueurs permettant de prédire le risque d’un patient de développer une forme avancée de DMLA. Dans une approche thérapeutique, nous pensons que l’élimination des macrophages de la couche des photorécepteurs par un traitement pharmacologique pourrait être une solution efficace pour lutter contre la maladie. Nous avons obtenu des résultats très prometteurs dans des modèles précliniques et des molécules sont aujourd’hui à l’essai.

chercheur

2 – Avez-vous bon espoir que la recherche viendra à bout de la DMLA ?

 

Les traitements de la forme humide se sont améliorés d’une manière révolutionnaire sur les 15 dernières années. Ces traitements permettent d’améliorer et de préserver la vision pendant de des années dans la plupart des cas. Beaucoup de moyens académiques et de l’industries pharmaceutique ont été mobilisé pour toujours perfectionner ces traitements, notamment pour diminuer la fréquence des injections, mais aussi pour trouver un traitement pour la dégénérescence lente et progressive de la forme atrophique. 

Des traitements pouvant ralentir la progression des lésions atrophique arriveront dans un futur proche sur le marché et je suis très optimiste que nos efforts de mieux comprendre les mécanismes et origines de la maladie nous permettront d’améliorer ces traitements dans les années à venir.

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